AUTOPSIE D’UN DISCOURS
par Dany Laferrière
On parle de Sarkozy au Québec, comme si on vivait à l’autre bout du monde, et qu’il ne nous parvenait que de bons échos d’un homme dynamique et volontaire qui tente de réveiller une France endormie. J’entends des chefs de parti politique et même des intellectuels en causer, ici, avec une admiration mal contenue pour son arrogance qui leur semble une qualité de « vrai chef ». On sait pourtant combien l’arrogance est pourchassée au Québec. La moindre trace d’arrogance chez un intellectuel ou un homme politique, et il est mort. On ne l’écoute tout simplement plus.
Pourtant dès qu’il s’agit de Sarkozy, nous voilà bavant de plaisir à l’entendre accuser les pauvres de paresse, menacer les Africains de les retourner chez eux, et traiter impunément les Arabes et les Noirs de « racaille » sous l’œil goguenard du philosophe Alain Finkielkraut qui a osé affirmer que la (...)